Depuis les années 2000, l’émergence de zones économiques spéciales (ZES) au Laos a introduit une nouvelle logique économique centrée sur les investissements étrangers, les casinos, et une économie du vice destinée à une clientèle étrangère aisée. S’appuyant sur les concepts de prédation et de néopatrimonialisme, cette étude examine les mécanismes à l’œuvre dans la « casonification » de l’économie des ZES du « Triangle d’or », et met en lumière leur interconnexion avec les stratégies politiques de la RDP Lao. En particulier, cet article explore le rôle ambigu de la Chine sur l'échiquier complexe du Grand Mékong, et interroge dans ce contexte : peut-on parler de « liaisons dangereuses » entre la Chine et l’élite laotienne ?